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Les conseils carrière d’Alexia van Innis d’Habeebee

Tombée amoureuse de l’apiculture en Amérique centrale, Alexia van Innis a lancé Habeebee, une savonnerie artisanale et une gamme de cosmétiques qui tirent le meilleur des produits de la ruche. Tournant récent pour sa PME bruxelloise, ses millions d’abeilles vont bientôt coloniser les différents lodges du groupe Tero.
Par Florence Thibaut
Temps de lecture: 4 min

Alexia van Innis a installé sa savonnerie artisanale à Boitsfort en 2016.
Alexia van Innis a installé sa savonnerie artisanale à Boitsfort en 2016. - Habeebee.

Qu’est-ce qui vous a donné envie de travailler dans le monde de l’apiculture ?

Je suis anthropologue de formation et idéaliste de caractère. J’avais envie de travailler dans la coopération au développement. J’étais surtout intéressée par l’humain. Je suis partie en Amérique Centrale pour Miel Maya, une ONG qui réalise des projets durables autour du café et du miel. Je développais notamment des formations pour les coopératives du réseau et c’est comme ça que j’ai découvert l’apiculture. La première année, je regardais les abeilles de loin, puis j’ai commencé à être captivée par leur cercle vertueux. Non seulement, elles n’ont aucun impact négatif sur leur environnement, mais en plus elles créent beaucoup de valeur ajoutée. Leur mode de fonctionnement est à la fois passionnant et magnifique. De retour en Belgique cinq ans, je me suis rapproché de plusieurs apiculteurs locaux. J’ai travaillé pour Beeodiversity un an, avant de me lancer à mon compte.

Quelles ont été les premières étapes d’Habeebee ?

J’ai d’abord rencontré Magalie, ma future associée, autour d’une ruche. On a eu un vrai coup de foudre professionnel. Pharmacienne de formation, elle avait déjà conçu une gamme de soins à base de propolis pour son employeur, la pharmacie Servais. Elle m’a aidée à penser le projet et à réfléchir à un modèle d’apiculture durable. Nous avons ensuite travaillé sur les matières et les formulations des produits ensemble. L’idée de créer une marque est venue après. Si mon binôme est finalement partie vivre au Kenya un peu plus tard dans l’aventure, je n’aurais pas pu créer le projet sans elle.

Qu’est-ce qui vous a surpris dans votre parcours d’entrepreneuse ?

J’ai toujours su que je serais entrepreneuse. C’est dans ma nature, même si je n’ai pas toujours eu toutes les compétences requises et que je ne suis pas la meilleure gestionnaire. Je suis une fonceuse et une créatrice. Quand je me suis retrouvée seule à bord, avec deux enfants en bas âge, cela a été une période difficile, même si aujourd’hui je ne me regrette pas. Je ne m’attendais pas à ce que créer une entreprise soit aussi dur. J’ai aussi été étonnée de la difficulté de recruter et de fidéliser une équipe. Aujourd’hui, nous sommes quatre et la dynamique fonctionne très bien, mais cela a pris du temps. Je suis contente de chaque instant, parce que je sais que tout peut s’arrêter.

Qu’est-ce qui vous attend pour cette année ?

La super histoire de l’an passé, c’est une belle collaboration avec le groupe Tero. J’ai rencontré Arthur Lhoist, chief impact officer du groupe, un de mes voisins à Boitsfort. Nous avons directement eu un excellent feeling entrepreneurial. Il souhaitait des produits cosmétiques liquides à utiliser dans ses établissements, ce que je ne produisais pas encore. De fil en aiguille, nous avons eu l’idée d’installer des ruches sur plusieurs de ses terrains Dans les cinq prochaines années, ce sont 130 ruches d’apiculture naturelle qui seront installées. Elles accueilleront six millions d’abeilles. Le miel et la propolis serviront sur place. Habeebee s’est entièrement imbriquée dans le modèle Tero. C’est un projet totalement circulaire et super excitant.

Quels seraient vos conseils à un futur entrepreneur ?

Le premier serait de ne pas se décourager. L’aventure entrepreneuriale est faite de montagnes russes et de moments de solitude. Mais je suis convaincue qu’avec un feu intérieur, on passe à travers. Très bien s’entourer et de profils différents est indispensable. C’est souvent le réseau qui nous sauve. Ensuite, il faut prévoir assez de fonds à la base pour ne pas être constamment sous pression. Pour ma part, je ne prends rien pour acquis et je reste prudente pour l’avenir, même si je vis pour Habeebee. Je rêve d’être encore là longtemps.

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