Encore trop peu de femmes dans les métiers des TIC

Depuis déjà 25 ans, le centre de compétence Technofutur TIC forme aux nouvelles technologies sur son site de Gosselies et, depuis 2019, également à Charleroi. « Nous avons déjà formé quelque 329.000 personnes, ce qui équivaut à environ 8,5 millions d’heures de formation », explique Joyce Proot, sa directrice générale. « En 2023, nous avons donné 476.000 heures de formations dont 257.000 en formation qualifiante à destination des demandeurs d’emploi, sur des métiers en pénurie », ajoute-t-elle.

Le centre s’adresse aux demandeurs d’emploi mais pas que. « Nous formons des enseignants mais aussi des étudiants et des plus jeunes que nous sensibilisons aux nouvelles technologies dès l’école primaire, sans oublier les entreprises et leurs travailleurs », note encore la directrice générale.

Veille et spécialisation

Au vu de l’évolution très rapide dans son secteur d’activité, comment le centre fait-il pour rester à la page et proposer des formations qui « collent » avec les besoins des entreprises en matière de personnel qualifié ? « Il y a évidemment énormément de veille mais aussi un travail avec nos partenaires comme Agoria, l’Agence du Numérique ou encore les universités et les centres de recherche. Nous suivons également sur les réseaux sociaux, par exemple en France et au Canada d’où pas mal d’innovations arrivent chez nous. Sans oublier que nos collaborateurs se spécialisent dans des secteurs de veille et sont attentifs à ce qui se tient à l’étranger en matière de salons ou de séminaires ».

Technofutur mise beaucoup sur l’inclusion. « L’inclusion qui doit être globale. Cette année, il y a un focus sur les femmes, encore trop peu nombreuses dans le monde des TIC, mais aussi sur les jeunes sans diplôme mais avec un talent fou que j’aime comparer à des diamants bruts. Les femmes dans l’ICT, à peu de chose près, elles sont à peine 22 à 23 % dans les métiers du digital, 18 % dans des postes à responsabilités et à peine 10 % du côté des CEO ou créatrices d’entreprises », précise Joyce Proot. Tout cela alors qu’environ 65 % des entreprises se disent prêtes à recruter des profils IT, que de nombreuses femmes sont disponibles sur le marché de l’emploi mais qu’elles ne vont pas spontanément vers ces métiers.

Technofutur, en tout cas, multiplie les efforts pour favoriser leur inclusion. Cela passe notamment par une communication ciblée, une mise en valeur des talents féminins, un nouveau site et un nouveau logo, des horaires plus adaptés ainsi qu’une hybridation de la formation (2 jours sur place et 3 jours à domicile). Le centre réfléchit également à la création de formations véritablement centrées sur la gent féminine.