La durabilité des entreprises ? Ni une mode ni une idéologie, mais une lame de fond
La durabilité dans les entreprises ? Une dimension qui n’inclut pas que le côté environnemental. Les experts interviewés sont unanimes en parlant plutôt d’ESG : Environnement, Social et Gouvernance. « Car les entreprises jouent un rôle sociétal bien au-delà du respect de l’environnement », explique Natacha Zuinen, coordinatrice de la direction du développement durable au SPW. « Il y a une réalité sociétale évidente, une prise de conscience progressive sur un certain nombre d’enjeux qui touchent à la durabilité », ajoute pour sa part Rodolphe d’Udekem d’Acoz, responsable de l’équipe expertise chez hub.brussels.
Une durabilité demandée par tous
C’est aussi inéluctable, au bon sens du terme, comme le confirme l’expert d’hub.brussels. « Ce n’est pas une mode ou une idéologie, c’est une lame de fond. On a une conjonction d’éléments sociétaux et de vraies attentes de tous les acteurs d’une entreprise : les travailleurs mais aussi les clients et les fournisseurs qui le demanderont ». Ce ne sont pas les seuls à le demander. « Il y a aussi des demandes des acteurs de financement (banques, fonds d’investissement) qui vont exiger des entreprises, petites comme grandes, une vision claire du degré de durabilité ».
Ne pas être réfractaire au changement
Quid des entreprises qui ne sont pas encore prêtes ou qui ne veulent pas s’adapter ? « À un moment donné, il y aura plusieurs types de risques », reprend Natacha Zuinen. « Une législation qui va imposer de plus en plus des critères de durabilité et d’ESG et demander des comptes ». Mais aussi d’autres problèmes auxquels on ne pense pas directement : « Ne plus pouvoir trouver de talents ou de financements. D’un côté, les gens ne voudront plus travailler dans des entreprises qui ne sont pas engagées dans cette démarche, de l’autre, les conditions de financement et d’assurance vont tenir compte de ces critères ESG ».
Des accompagnements pour toutes les entreprises
Une chose est sûre, il n’est pas trop tard pour s’y mettre et tout le monde peut le faire, à Bruxelles comme en Wallonie, peu importe la taille ou le secteur de l’entreprise. La clé se trouve d’abord dans la sensibilisation. « Il ne faut pas la sous-estimer : faire comprendre ce que ça peut apporter », reprend Rodolphe d’Udekem d’Acoz. « Car le but n’est pas de les transformer radicalement, mais de voir ce qu’il y a moyen de faire tout en restant ancré dans leur marché, leur économie et en restant réaliste par rapport à la rentabilité de l’entreprise », conclut-il.
Comment commencer ? À Bruxelles, un autodiagnostic en transition économique des entreprises est une première étape tandis que la Wallonie présente toute une série d’outils et d’actions sur https://sdgs-entreprise.be.
