États-Unis, France… le retour au travail est aussi de plus en plus exigé
Si le retour au présentiel ne semble pas véritablement se dessiner en Belgique, malgré une demande des employeurs, comment cela se passe-t-il en dehors de nos frontières ? On est allé voir le marché de nos voisins français et de nos cousins américains.
Les États-Unis imposent le retour au bureau
Amazon, Disney, Meta, Google, Publicis… les plus grandes entreprises américaines ont fait volte-face ces derniers mois en imposant le retour au bureau après avoir encouragé le « full remote », soit 5 jours sur 5 en télétravail. La plus grande ironie étant que même Zoom, l’un des fameux services de visioconférence utilisés pendant les confinements, a demandé à ses travailleurs de revenir au bureau. Les grands patrons ont beau vouloir un retour de 3 jours minimum au bureau, les travailleurs comptent bien résister. Les salariés d’Amazon ont débrayé pour contester et les plus réticents préfèrent même démissionner. Plus de 30.000 travailleurs ont signé une pétition interne pour exprimer leur mécontentement car beaucoup d’entre eux ont été engagés pendant la pandémie en tant que travailleur à distance.
Le résultat ? Les cadres d’Amazon peuvent désormais licencier les travailleurs qui ne viennent pas au moins trois jours par semaine ! Ce retour au bureau et ces stratégies « répressives » semblent fonctionner en tout cas aux USA : les deux tiers des employés sont désormais au bureau à temps plein selon une enquête d’Owl Labs en juin 2023. Une augmentation de 41 % par rapport à 2022 ! Un chiffre qui pourrait encore augmenter car selon une autre enquête de Resume Builder en août, 90 % [GX2] des entreprises consultées prévoient d’instaurer des politiques de retour au bureau d’ici 2024.
Les Français ressentent de la pression
Comme en Belgique, les employeurs et les travailleurs français ne sont pas sur la même longueur d’onde en ce qui concerne le télétravail. Une récente étude Opinion Way pour Slack auprès de travailleurs du savoir en France révèle ainsi que 62 % des sondés souhaitent travailler au moins la moitié de la semaine. Les entreprises souhaitent-elles diminuer le travail à la maison puisque 82 % d’entre elles ont émis des directives ou des encouragements pour un retour au bureau. Le résultat ? 71 % des entreprises ont imposé des jours de présence obligatoires à leurs collaborateurs, et 46 % des travailleurs français ressentent ainsi une pression pour revenir sur leur lieu de travail. Contrairement à ce que peuvent penser certains dirigeants, le retour sur le lieu de travail n’a même pas d’impact sur la productivité : 30 % des Français notent un lien entre retour au bureau et baisse de la productivité et passent plus de temps sur une tâche quand ils sont sur leur lieu de travail plutôt qu’à la maison. Un chiffre qui augmente encore chez les moins de 35 ans ! À réfléchir…
