À la Une

Nos entreprises gardent le moral en matière d’embauche

Les trois prochains mois, nos entreprises sont 22 % à vouloir augmenter leurs effectifs en dépit de la conjoncture en demi-teinte, et ce dans tous les secteurs. Si ce pourcentage représente un ralentissement par rapport au trimestre passé, les employeurs restent globalement confiants. Ce sont les télécoms qui envisagent de recruter le plus (47 %), suivis de la finance et de l’immobilier (30 %). C’est ce qui ressort du dernier baromètre réalisé par Manpower auprès de 525 employeurs.
Par Florence Thibaut
Temps de lecture: 3 min

Le spécialiste du recrutement réalise une analyse du marché chaque trimestre depuis 2003. 42 pays font le même exercice au sein du groupe. Pour le prochain trimestre, 39 pays connaissent un recul des perspectives d’emploi dans un contexte d’incertitude général. C’est notamment le cas en Belgique qui connaît une baisse de 11 points par rapport au trimestre précédent, mais une hausse de quatre points par rapport à la même période l’an dernier. « Si autrefois, le baromètre montrait une forte corrélation entre embauche et situation économique, il a aujourd’hui perdu cette connexion. En effet, les prévisions d’embauche restent positives malgré la conjoncture, loin d’être idéale, introduit Sébastien Delfosse, managing director de Manpower Belgique et Luxembourg. Quand on ouvre le journal, les nouvelles sont loin d’être réjouissantes et pourtant la confiance des employeurs n’est pas si mauvaise ».

Sébastien Delfosse, CEO de Manpower Belgique et Luxembourg.
Sébastien Delfosse, CEO de Manpower Belgique et Luxembourg. - Manpower

Toute l’économie visée

Au niveau des secteurs économiques, tous les neuf sondés lors de l’enquête sont concernés. Ce sont les services de communication et les télécoms qui annoncent les plus gros besoins de recrutement (+47 %), rejoints par la finance et I’immobilier (+30 %), puis la logistique et l’automobile (24 %). « L’emploi est aujourd’hui et depuis plusieurs années drivé par les services », note le CEO. En queue de peloton, on trouve l’énergie (10 %), les soins de santés et sciences du vivant (4 %). « Ce sont des indications pour qui souhaite déterminer où postuler et bien orienter ses recherches d’emploi ».

Au niveau taille d’entreprise, c’est dans le segment des sociétés employant de 50 à 249 collaborateurs qu’on recrutera le plus (+32 %). « On voit déjà que l’emploi prend une place centrale dans la campagne électorale en vue des élections fédérales, régionales et européennes à venir. Et ce, en raison de la pénurie persistante de compétences, de l’écart entre les compétences disponibles et les besoins des entreprises, et de la nécessité de rendre le travail plus attrayant face à l’inactivité. Les entreprises attendent des mesures concrètes visant à améliorer la formation et l’employabilité, à accroître le taux d’emploi et à stimuler l’économie. »

Pénurie généralisée de talents

Ce n’est pas neuf, de nombreux secteurs éprouvent des difficultés à recruter, de trimestre en trimestre. « Les pénuries de main-d’œuvre sont telles que même dans une situation économique compliquée, de nombreux postes sont ouverts. On voit une vraie inadéquation entre l’offre et la demande de jobs, tant sur la quantité que la qualité de profils disponibles. C’est un phénomène mondial, qui ne se limite pas à l’Europe. Certaines fonctions ne trouvent pas preneur d’un mois à l’autre, regrette Sébastien Delfosse. Plusieurs facteurs peuvent l’expliquer, dont le vieillissement de la population et la sortie des baby boomers du marché de l’emploi ».

Petites et grandes structures ne se battent pas avec les mêmes armes dans cette guerre des talents. « Certains acteurs ont davantage les moyens de travailler sur leur employer branding, leurs conditions de travail ou encore leurs packages salariaux. Autre différence, les secteurs à haute profitabilité sont moins impactés par l’indexation salariale et la hausse des coûts de l’énergie et ont plus de marge de manœuvre. Elles ont une longueur d’avance pour gagner la course à l’attraction des candidats prisés ».

Pour découvrir les résultats de la prochaine édition du baromètre (Q3), le rendez-vous est donné le 11 juin prochain.

À la Une

image description

Focus

Green Deal

image description

Découvrez l'actualité Green Deal

Révélez-vous